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"Descosse n'a pas son pareil pour crier la révolte et les drames intimes de ses personnages."
Le Figaro Magazine (Delphine Moreau)
"On accuse volontiers réception."
Marie Claire (Gilles Chenaille)
"Vous aimerez Descosse."
Elle
"Descosse nous embarque dans des mondes impitoyables. (...) C'est du costaud."
RTL (Bernard Poirette)
"Sombre, complexe, typé, Olivier Descosse crée une ambiance à lui."
La Voix du Nord (Annick Michaud)
"A chaque page, Descosse tire le nouveau fil qui nous conduit un peu plus loin dans ce que l'âme humaine a de plus mystérieux et de plus noir. Et arrive à ne jamais être prévisible."
Var Matin (Stéphanie Gasiglia)
"Le sens de l'intrigue, de la construction, une écriture à la fois limpide et précise. Sans oublier une sacrée imagination."
Lire (Christine Ferniot) |
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Olivier Descosse raconté par O.D.
Se raconter… la tâche est périlleuse, forcément subjective et parcellaire. Mais j’ai préféré l’assumer avec mes mots plutôt que d’en confier la réalisation à d’autres. Ainsi je vous fournirai quelques clefs, que j’aurai laissées échapper par mégarde…
Je suis né à Marseille une nuit d’octobre 1962, d’un père anesthésiste et d’une mère psychanalyste. Naître… Quelle aventure! D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé me faire peur.
Sur mon enfance, peu de chose au fond.
Peut-être déjà un goût marqué pour les entreprises solitaires, l’observation, la rêverie et une certaine fascination pour tout ce qui touche aux meurtrissures du corps.
Parfois, je rejoignais mon père à son travail et je me rappelle encore cette odeur terrorisante d’antiseptique. Bien sûr, je ne pénétrais pas dans les blocs opératoires, mais je voyais passer les brancards ou je saisissais à travers une porte entrouverte des images angoissantes : gorge intubée, visage livide, chairs retroussées…
Mes livres portent la marque de ces terreurs volées, que trente-cinq ans plus tard je continue d’exorciser.
Mais, et vous le savez, il n’y a pas que ça !
D’autres souvenirs me remontent en mémoire, baignés d’une excitation dont je ressens les tiraillements à l’instant où j’écris : les jeux de piste, les chasses au trésor, les codes secrets… Ils ont illuminé mes dimanches, écorché mes genoux et m’ont appris que la vérité n’était pas toujours là où elle s’affichait.
C’est sans doute ce qui m’a poussé à devenir avocat. Mais nous n’en sommes pas encore là…
Avant d’embrasser ce sacerdoce (les confrères ne me démentiront pas sur cette définition) j’envisage plusieurs options.
Une première année de médecine, forcément, où je réalise que le sang de mes fantasmes ne s’accommode pas de celui plus réel des salles d’opération.
Une tentative à l’IDHEC où je me fais refouler au concours d’entrée. Sciences Po également, qui ne voudra pas de moi non plus.
Comme beaucoup de post-ados, je me cherche, et si les adultes me disent que je ne suis pas doué pour le cinéma ou le journalisme, c’est qu’ils doivent avoir raison…
J’entreprends donc des études de droit. Un peu fourre-tout comme cursus, mais ça me donnera le temps de voir.
Peu passionné par les cours magistraux, je passe ma maîtrise en en faisant le minimum. Les bars d’Aix-en-Provence se souviennent plus de moi que les bancs de l’amphi, j’en suis certain.
C’est à cette époque que j’ai commencé à écrire.
Des nouvelles, des « pensées », des poèmes, des chansons, des scénarios, tout et n’importe quoi, souvent inachevés, jamais montrés.
Parce qu’on écrit d’abord pour soi, que la démarche répond à une urgence intime et qu’on apprend à la partager bien plus tard.
C’est en tout cas comme ça que je l’ai vécu.
En janvier 1988 je m’inscris finalement au barreau.
Je m’exile d’abord à Paris, et deviens ensuite une sorte d’avocat itinérant.
Au gré des opportunités, et de ma bougeotte qui va grandissante, j’exerce à New York, à Chicago, à Lyon et à Papeete, en Polynésie française.
Cette période, qui dure une douzaine d’années, m’apprend deux choses. À travailler d’abord, et à construire un raisonnement, ce qui me servira plus tard pour écrire. Mais également à découvrir que le monde est vaste, qu’il est d’une richesse inépuisable tout en étant parfois contenu dans un regard.
J’en retire également un intérêt pour la face cachée des choses. La part indicible, le côté obscur de la force. Qui fait quoi ? Pour quelles raisons vraiment ? N’y a-t-il pas, derrière les masques, des crabes qui courent dans l’ombre ?
Seule frustration, je n’écris plus.
Et peu à peu, le manque gangrène jusqu’à mes nuits.
C’est à Tahiti que je me décide. Je viens de m’associer, mon cabinet tourne bien et j’ai des collaborateurs. Donc la possibilité de m’appartenir un peu plus.
Je me jette dans la rédaction d’un roman, le premier, sans trop savoir où je vais. Une idée-force seulement, venue de mon intérêt pour la mythologie et le paranormal.
Les premières pages de MYTHES sont manuscrites, je ne sais pas encore me servir d’un ordinateur, et quoi que j’aie pu anticiper, mon activité professionnelle m’accapare encore énormément. Peu importe. La foi soulève les montagnes. Et il en faudra. Vous allez voir...
Mon parcours d’auteur commence réellement avec ce roman.
Deux années pour l’écrire, pendant lesquelles je m’initie au maniement du portable Mac, quitte la Polynésie, et prends de la distance avec le barreau.
Janvier 2000. Je m’installe de nouveau en France. Je n’ai encore qu’une centaine de pages et pas vraiment de structure. J’ai prévu une année sabbatique pour aller au bout de mon rêve. Est-ce que ça suffira ?
Je ne vais pas vous raconter d’histoires, pas cette fois.
Si l’écriture s’est faite dans les délais impartis, la publication a été plus laborieuse. Douze mois supplémentaires... Je ne me résous pas à l’échec. Je puise dans mes réserves personnelles et rédige dans l’intervalle un nouveau roman, MANA, qui sortira plus tard sous le titre Le couloir de la pieuvre.
Ce n’est qu’en décembre 2001, douze mois et des dizaines de réponses négatives plus tard, que je reçois une manifestation d’intérêt. Enfin…
Un petit éditeur parisien, Paris MÉditerranÉe, s’intéresse à mon premier texte.
Un bonheur n’allant jamais seul, je suis contacté dans la foulée par une maison plus conséquente, Stock, qui souhaite me rencontrer à propos de mon deuxième manuscrit.
L’aventure est lancée. Je suis aux anges.
Depuis, sont venus se rajouter à la liste Miroir de sang en 2004, Le Pacte rouge en 2005, pour lequel j'ai reçu le prix polar de Cognac.
Puis j’ai rejoint les éditions Michel Lafon, où j’ai publié l'Ordre noir en 2007, la Liste interdite en 2008 et les Enfants du néant en 2009.
J'ai quitté, puis repris la robe, avant de la remiser dans un placard il y a un an.
L'écriture m'occupe désormais à plein temps.
Cela durera-t-il ? Qui peut le savoir ?
Une chose est certaine, l’écriture aura bouleversé ma vie, m’aura permis d’accéder à des parts inattendues de mon être et fait rencontrer des gens extraordinaires.
Mais c’est avec vous, lecteurs, que je noue ma relation la plus intime, en dévoilant à chaque page les ressorts de l’univers qui est le mien.
On ne peut mentir dans l’écriture.
Jouer, masquer, peut-être. La vérité se lit toujours entre les lignes.
J’ai déjà commencé à en noircir de nouvelles…
O.D. |
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